Depuis des années je fais partie du club des aînés de Riquewihr. Claire qui a créé ce club il y a plus de trente cinq ans est mon amie. Il était donc normal que j’en fasse partie bien que n’habitant pas dans la petite ville. Avec elle j’ai accueilli d’autres clubs venus de la France entière, ainsi que des touristes étrangers. Nous portions toutes les deux le costume régional. Nous faisions le guide, recevions les visiteurs à la Mairie, leur contions l’historique du costume. À l’époque mon cher époux disait : « Ma douce épouse vous êtes plus souvent à Riquewihr qu’à Colmar ». C’était le bon temps. Mon mari est décédé le 29 juin 2011, il me manque tant. Mais les rencontres avec mes amis de Riquewihr atténuent ma peine. J’ai pris quelques photos le jour de la rencontre mensuelle du club. Il faisait soleil. J’espère que les clichés vous plairont.

 Sur l’île du Rhin on peut voir un bunker datant de la dernière guerre. Il se dresse face à l’Allemagne. Centre de défense contre l’ennemi, le bunker protégeait le pont. En dur mais détruit, le pont fut remplacé durant la guerre, par un pont flottant. Aujourd’hui, seul souvenir du pont : la route en pente vers le fleuve et le bunker transformé en monument aux morts.

Vestiges de la chaussée menant au pont flottant durant la dernière guerre

 La semaine dernière je suis allée sur l’île du Rhin, bande de terre entre le fleuve et le canal, face à Breisach am Rhein. Le Rhin était en crue. Il avait franchi le rivage et atteint la limite de la digue. Les cygnes s’étaient réfugiés sur la pelouse. Ne pouvant plus naviguer sur les eaux qui charriaient des troncs énormes, les bateaux de croisière étaient amarrés sur la rive allemande. Sur le canal, les péniches patientaient, elles ne pouvaient pas franchir les écluses.

 J’ai manqué les petits cygnes à Colmar, mais j’ai, part pur hasard, pu voir ceux de Kunheim. Cela faisait plusieurs semaines que j’apercevais le cygne qui couvait lorsque je franchissais le pont en voiture. Ce jour là en passant le pont j’ai vu les petits qui, sous les encouragements d’un parent se jetaient à l’eau. J’ai garé la voiture et me suis approchée du nid. Il me semblait plus proche depuis le pont, mais je l’ai finalement trouvé. Le père était toujours au nid. Plus loin entre les branches d’un buisson j’ai aperçu la femelle et quatre petits qui luttaient contre le courant qui les éloignaient du mâle. Le soir, avant de rentrer sur Colmar je suis retournée sur les lieux. J’ai eu la joie de revoir les cygnes. Ils étaient en train de manger. Une cane et sa nombreuse nichée passaient près d’eux.

 Cet affluent de l’Ill traverse Colmar. C’est la rivière du quartier connu sous le nom de Petite Venise. Mais c’est sur ses rives hors centre, dans le quartier des maraîchers, que j’aime me promener. Pour info Lauch  veut dire poireau en Français. C’est là que les cygnes ont leur nid. Ils viennent y couver chaque année. Cette fois j’ai manqué l’éclosion des petits. La crue de la rivière a chassé la famille qui s’est mise à l’abri plus en amont. À part quelques colverts je n’ai vu aucun animal pas même de chat.  J’ai passé près d’un verger abandonné fermé par une porte à belle embrasure de grès rose. Quelques coquelicots s’échappaient du grillage. Les cerisiers ployaient sous les fruits pas encore mûrs.
Les acacias portaient de lourdes grappes blanches.