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Ma vie en Haïti 33
Extrait de mon journal au 9 août 1980 :
Hibiscus Rosa Sinensis Nuit relativement paisible malgré des bruits bizarres. La maison construite dans l’enclos du vieux Fort Leclerc serait-elle hantée, comme le présume Elvire ? Toujours est-il que l’allusion à ces bruits, faite par mon époux lors de notre voyage vers Port au Prince, a rendu Laurent vraiment volubile. Ce charmant Haïtien, comme tous Haïtiens d’ailleurs, est tourmenté par la magie et les aventures insolites. Légendes ou réalité ?
Laurent se fait narrateur : Votre maison est construite dans l’enceinte du Fort Leclerc. Or les Français, avant de quitter la région, ont enterré des "jarres" afin de prévoir leur retour. Ces jarres ont été cachées par des esclaves ensuite tués par leurs maîtres, afin qu’ils ne puissent pas révéler le lieu des cachettes. En mourant, ces esclaves sont, par magie, devenus les gardiens des trésors. De temps en temps, pour se libérer de leur gardiennage et trouver la paix éternelle, ils dévoilent à des humains l’endroit où sont ensevelies des jarres. Ces fantômes ne sont pas seuls, souvent, et selon tel ou tel oumgan (officiant vaudou), ils sont accompagnés d’animaux, des chats surtout. Peut-être qu’un trésor est caché sous votre maison et qu’un fantôme veut entrer en communication avec vous ! Je vous certifie, et c’est ma mère qui m’a conté l’histoire ( il cite les noms des personnes à qui l’aventure est arrivée, mais son accent créole m’empêche de comprendre correctement les noms de famille). Sachez que, lorsqu’un esprit vous dévoile la présence d’une jarre, il faut absolument suivre ses instructions, sinon il y a de gros risques : soit le trésor s’évanouit en causant de gros dégâts, soit vous mourrez d’une manière étrange. (Vient ensuite le récit de cette aventure que je vous mettrai dans l’article suivant.)
Tags : jarre, maison, tresor, haitien, laurent
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