• Ma vie en Haïti 11

    En 1980 commence un grand chantier sur la presqu’île de Labadie. La France, l’Agence Havas a acheté ou loué pour 99 ans cet endroit magnifique et sauvage à l’ouest du Cap Haïtien. Un village de vacances, avec mairie, poste, restaurants, 57 bungalows, enfin tout ce qui doit faire le bonheur des touristes, est en construction. Mon mari est l’ingénieur architecte en charge du projet. La route n’est encore qu’une piste à peine praticable, notre habitation pas terminée, mais l’idée de quitter Port au Prince et belle maman me remplit de joie. On quitte la capitale, le dimanche 13 juillet à 6h du matin. Mon époux et son chauffeur sont dans la voiture qui ouvre la route, je suis dans la mienne avec, comme passager, Laurent un dessinateur qui bosse pour mon mari. Son père est notaire, directeur d’école et membre du Rotary Club.  Dans ce pays on cumule les emplois.
    Nous arrivons au Cap Haïtien à 10h30 après avoir parcouru 260 km de route encombrée. Nous déjeunons à l’hôtel Brise de Mer, siège du Rotary Club et du Consulat de Grèce. Nous sommes logés dans un bungalow construit en bout de piste, au delà de l’emplacement du fort Leclerc et de la piscine de Pauline Bonaparte. Un endroit hanté paraît-il !
     

    Le bungalow est petit avec tout le confort possible. Situé au bord de l’océan atlantique, il est construit à flanc de montagne. Hormis les étrangers, personne ne s’aventure en cet endroit de nuit. La légende veut que les survivants des troupes de Leclerc aient quitté le pays après avoir enterré leurs biens et leurs serviteurs afin que ces derniers ne puissent point révéler l’endroit des trésors. Je connais tout cela grâce à notre cuisinière Elvire qui habite sur la route juste avant le lieu dit hanté. Elle craint les « loups garous »  et les fantômes. Dès la nuit tombée, c’est à dire vers 18h elle a peur de rester seule avec moi. Son mari vient la chercher chaque soir armé d’un gros fusil. Ils sont étonnés de mon courage. Au début ils ne voulaient pas que je reste seule à attendre mon homme. Ils voulaient que je vienne chez eux. Enfin ! il est certain que des bruits étranges se font entendre dans la nuit noire…
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