Hier, j’ai enfin pu retourner en ville à vélo. Comme d’habitude j’ai cherché les journaux au kiosque de la Place de la Cathédrale. Il faisait doux et toute la glace avait fondu. Les décorations de Noël ornaient encore les rues et les maisons. La foule des marchés, maintenant fermés, avait disparu et je pouvais, sans difficulté, découvrir le nouvel aspect de la Rue de l’Église. Le ruisseau qui coule sous la rue a été mis à jour. Comme la rue est en pente, l’eau qui s’écoule fait du bruit. On pourrait se croire à la montagne près d’un torrent. C’est agréable !

Extrait de mon journal au 9 août 1980 : Les histoires de Laurent suite et fin

Laurent passe à la campagne des "rejétés" comme il dit. Il cite des Pères Français et le nom d’un évêque. Sa mauvaise prononciation m’empêche de bien comprendre les noms propres. Je finis par penser que rejétés  veut dire exorcisés ou plutôt zombis  car ce qui suit le laisse présumer. Il raconte l’aventure de Ti-Marie, la célèbre zombie qui finit ses jours dans la cour de l’évêché où elle était venue se réfugier. Malgré tous les efforts du clergé on n’arriva jamais à la rendre à son état normal. Elle resta sous la protection des religieux qui avaient tout fait pour la soigner. Tentatives qui restèrent vaines et avaient fait de Ti-Marie une pauvresse à "la tête penchée". L’histoire de Ti-Marie, Laurent la détient de son professeur qui l’aurait connue. Sachez que pour devenir zombi il faut être sous la coupe d’un prêtre vaudou (oumgan ou houmgan). C’est ce qu’était Ti-Marie, c’est ce qu’elle répéta à l’évêque tout en lui racontant son histoire. Elle n’était pas la seule zombie qui servait cet oumgan. Celui-ci lui aurait ordonné un jour d’aller piller les commerçants des Gonaïves. Ce qu’elle fit…elle pilla toutes les boutiques sauf celles gardées par d’autres zombis. Elle remit tous les fruits des vols à l’oumgan dont elle était la servante contrainte. Jarre, Ti-Marie, toutes ces histoires sont l’âme de Haïti, où la magie, le vaudou, le christianisme sont devenus culte familial. Où est la légende, où est la vérité ?

Pour info : le zombi est une personne rendue malade par un poison. Ce prétendu mort-vivant est drogué pendant toute la durée de son esclavage.

Un ami viens de m’envoyer cette vidéo. Une chorale d’enfants c’est toujours un agréable moment que je tiens à partager avec vous.

La visite des Mages est célébrée le 6 janvier, jour de l'Épiphanie. En France, toutefois, cette fête est repoussée au premier dimanche suivant le 1er janvier. 

En Alsace, à l’Épiphanie, il est de coutume que les enfants de la paroisse, menés par trois enfants vêtus du costume des Rois Mages et coiffés d’une couronne, aillent en cortège à travers les rues du village. De maison en maison, ils donnent un petit spectacle rappelant l'adoration des Mages devant le Christ Nouveau-Né en proposant leur protection aux habitants en échange de nourriture, de friandises ou de quelques pièces. Si leur demande est satisfaite, ils inscrivent « C+M+B » ainsi que le millésime (par exemple, 20+C+M+B+11 pour 2011) au dessus de la porte. Ces initiales peuvent être interprétées comme celles des Rois Mages (Caspar, Melchior & Balthasar), mais peuvent également être lues comme l'acrostiche de « Christus Mansionem Benedicat », « que Christ bénisse cette maison ». Malheur à celui qui refuse de faire un geste ! Il est bruyamment envoyé au diable, à grands coups de crécelles.

Autre version de cette coutume :

Une coutume en Alsace Moselle, pour l'Épiphanie veut que trois enfants déguisés et grimés en Rois Mages aillent de maison en maison pour chanter un petit chant de Noël devant la crèche et ils reçoivent quelques piécettes : alors ils chantent "Que Dieu bénisse cette maison ses habitants et leurs enfants", mais malheur aux radins, qui ne donnent rien alors là le chant est tout autre  "Vous n'avez pas fait de don, puisse votre chemise rester collée à votre popotin. Et pareil pour vos enfants". Rarement chanté car devant cette malédiction gênante, les gens donnent, ne sait-on jamais !

Extrait de mon journal au 9 août 1980 : Les histoires de Laurent suite

3 Monsieur Louis, un ami de la famille, avait un beau-frère qui vit toujours d’ailleurs, auquel un esprit révéla la présence d’une jarre sur la propriété de Monsieur Louis. L’esprit avait exigé que la découverte se passât ainsi. L’homme devait avertir son beau-frère de sa venue de nuit. Ce dernier l’attendrait au portail, lui souhaiterait la bienvenue malgré l’heure tardive. Ensemble les deux hommes se rendraient dans le champ de maïs où ils trouveraient une grande cruche. Ils devaient la briser ensemble. De la cruche tomberait un parchemin qui leur indiquerait l’endroit où se trouvait la jarre (le trésor). L’homme ne tint absolument pas compte de la marche à suivre. Il se rendit seul dans le champ de maïs, en pleine nuit, muni d’un instrument pour creuser, et creusa à l’endroit indiqué. Ses cris et hurlements finirent par attirer du monde. On le retira de justesse d’un énorme bassin rempli d’eaux nauséabondes qui avaient apparu comme par enchantement. Il faut préciser que ce champ avait été maintes fois retourné auparavant sans qu’on y découvrit aucune fondation, ni citerne quelconque pouvant expliquer la provenance de l’eau. De trésor on n’en trouva point, l’homme faillit perdre la vie, il vit toujours mais son esprit est perturbé par son aventure et depuis cette nuit, un bassin à sec ruine l’harmonie du champ de maïs.

Selon Laurent toutes ces aventures sont vraies. Quand ce cher Laurent est lancé dans l’insolite, on ne peut pas l’arrêter. Aussi, des fantômes gardiens de trésors, il passe à la grande campagne des "rejétés". D’après ce qu'il dit plus loin je pense qu’il s’agit de "zombies".