Comme tous les samedis, lorsqu’il ne pleut pas je vais en ville à vélo. Il faisait beau ce matin, j’en ai profité pour me balader autour de la Collégiale à la recherche de "quelque chose" à vous montrer. C’est ainsi que je suis tombée sur la Maison dite Schongauer. La maison à colombage  formant l’angle entre la rue des Marchands et la rue Schongauer se termine au sud par un édifice en pierre datant de la fin de l’époque gothique. Connue sous le nom de Huselin zum Schwan (maisonnette au cygne), elle est ornée d’un oriel et passe à tort pour avoir été la demeure du peintre Martin Schongauer.

Hier je n'étais pas à l'ordinateur car mon cher époux m'a donné la peur de ma vie. Il a fait un malaise dans la salle de bain. Durant quelques temps il m'a fixé les yeux grand ouvert, regard sans vie, enfin je vous épargne les détails. J'ai fini par pouvoir appeler le Samu. Cette fois les personnes ont été vraiment rapides et durant deux heures se sont occupées de mon homme qui refusait d'aller à l'hôpital. Remarquez je le comprends, la dernière fois qu'il y était il se laissait mourir. Il a passé une bonne nuit, moi moins. Comme il dit : c'est reparti chérie… Aujourd’hui j’ai voulu répondre au commentaires, mais pas moyen d’y arriver. Une fenêtre s’ouvre affichant délai dépassé. J’ai essayé plusieurs fois mais rien à faire aussi vais-je vous laisser avec cet article.

Mais qu’est ce qui m’a pris de vouloir obtenir un renseignement par téléphone ! Plus de quarante minutes pour une conversation de 5 minutes. Je constate une différence sur les relevés des points de retraite émis à quatre mois d’intervalle. Le second ayant 87 points de moins que le premier alors que cela devrait être l’inverse. Je téléphone donc à l’organisme émetteur. Dans un premier temps une jeune femme me répond après 6 minutes d’une musique d’attente fort désagréable. Elle me dirige vers un autre service et remet la musique. Au bout de 25 minutes je n’en peux plus. J’ai mal à la tête…Les minutes s’écoulent avec toujours ce bruit assourdissant nommé "musique". Il y a longtemps que le téléphone, mis sur haut-parleur, est posé sur la table loin de moi quand j’entends enfin une voix humaine. En moins de temps qu’il n’en faut cette dame m’explique que c’est le premier envoi, avec le maximum de points, qu’il faut considérer comme valable et définitif. Merci madame. Attendre aussi longtemps ok… mais avec une musique d’attente aussi atroce, quelle horreur !!! Croyez-moi il m’a fallu du courage pour ne par raccrocher.

Extrait de mon journal au 10 août 1980 

Le retour vers le Cap Haïtien est beaucoup plus calme. Laurent est jeune, il a dû s’amuser toute la nuit. Encore un aspect de l’âme haïtienne, vivre, profiter du moment, à en oublier de dormir. Laurent somnole dans la voiture. Il règne donc un calme relatif dans l’auto, du moins jusqu’à la tombée de la nuit. Cette nuit qui tourmente tous Haïtiens et nous voilà dans l’attente du loup garou qui ne se montre pas mais qui ranime l’esprit de Laurent qui, entre deux éclairs, eh oui ! il s’est mis à pleuvoir, rassure Jean en lui disant : «  les bizangos craignent la pluie, conduis sans crainte. » Jean roule lentement, on y voit guère, la pluie tombe à grosses gouttes, de nombreux crapauds traversent la chaussée. De temps en temps, un crabe agite ses pinces, il glisse sur le macadam et ne sait plus où se diriger. La pluie déloge tous les habitants de la terre, des souris  franchissent également la route.

Un tap tap, tous feux éteints, démarre soudain sur la gauche et fonce devant nous toujours sur la voie de gauche. Jean essaie de le doubler à droite, la voiture se dirige vers la droite. On tente de doubler à gauche, le tap tap se remet à gauche. On a compris, ce taxi profite de nos lumières pour avancer. Nous éclairons donc la route jusqu’au premier village, où nous profitons de la lumière des feux de bois, pour éteindre les lumières de notre voiture et doubler le taxi. Les chauffeurs haïtiens ont de l’imagination et du courage doublé d’inconscience pour palier à leurs ennuis mécaniques. Ces petits incidents nous ont éloignés, pour un laps de temps, des phénomènes bizarres, mais bien vite Laurent se remet à parler de fantômes.

Décidément, profitant du redoux, j’ai flâné samedi matin en faisant les courses. Je me suis attardée dans une toute petite ruelle où les voitures ne sont pas les bienvenues. J’ai collé le nez à la vitrine du brocanteur. Parmi les verres de toutes les couleurs une bouillotte d’autrefois a attiré mon regard. Dire qu’on chauffait le lit en passant cette chose pleine de braises sur les draps ! Aujourd’hui c’est bien plus simple si toutefois la chaudière veut bien fonctionner.