• Voilà ce que le révérend père E. Grienenberger, missionnaire spiritain, m’a conté :



















    A la veille de la première guerre mondiale de nombreux Réunionnais qui vivaient en métropole voulaient retourner au pays. A l’époque la seule liaison était le paquebot qui partait du port de Marseille. Parmi eux, une dame avait trop tardé pour réserver son billet. Aussi lorsqu’elle décida de partir, il ne restait plus aucune place sur le dernier navire capable de quitter la France. Désespérée, elle alla prier dans une église. Elle s’agenouilla près de la première statue qu’elle aperçut, celle-ci représentait un saint qu’elle ne connaissait pas et qui se présentait sous les traits d’un jeune légionnaire romain. Elle demanda à ce noble inconnu d’intercéder pour elle auprès de Dieu afin qu’elle obtienne une place sur le bateau en partance.
    Elle s’engagea, si elle obtenait gain de cause, à lui vouer une éternelle reconnaissance et à faire partager ses sentiments à tous les habitants de l’île. Le lendemain, lorsqu’elle se présenta à l’embarquement, elle eut un grand réconfort, elle pouvait monter à bord, quelqu'un manquait à l’appel, elle eut donc sa place. Arrivée à la Réunion cette dame tint parole. Le saint qu’elle avait si ardemment prié et qui l’avait exaucée était un des quatorze premiers saints reconnus par l’Église. Il s'agissait bien d’un légionnaire romain. Aidée par l’évêque, elle écrivit au Vatican afin d’obtenir une relique. Le Saint-Siège répondit favorablement à la requête. Un jour, après un long voyage en bateau, le précieux paquet arriva. L’emballage était déchiré, mais on pouvait lire:

    Expédit
    Vatican Rome
    Italie

    Une partie du mot expéditeur était arrachée. Qu’à cela ne tienne ! La rumeur s’empara de l’événement, on commença par dire: “La relique de saint Expédit est arrivée, priez et vous serez exaucés.” C’est ainsi que ce brave romain prit le nom d’Expédit.  Nom qui lui va bien, vu qu’il expédie les affaires urgentes.


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  • Dans l’océan indien il est une île qui fait partie intégrante du territoire français. En 1649 elle porte le nom du roi de France, c’est à dire île Bourbon. Nommée la Réunion en 1793, elle devient l’île Bonaparte sous l’empire. En 1810 les Anglais s’en emparent. Rendue aux Français en 1815, elle redevient l’île Bourbon jusqu’en 1848 où elle retrouve son nom de Réunion.

      J’ai vécu dans cet endroit paradisiaque dans les années 70. A l’époque j’avais remarqué que de nombreux autels étaient dédiés à un saint bien étrange qui jusqu’alors m’était inconnu. Il s’agissait de saint Expédit. En pleine forêt, au détour d’un chemin, au bord de la route, au fond d’un jardin, cierges ou bougies brûlaient devant une petite statue souvent noircie par la fumée. Toutes religions confondues invoquaient ce saint devenu le chevalier des affaires urgentes. En 1992 je suis retournée dans l’île. La dévotion vouée au saint était toujours aussi forte. A la Plaine des Cafres, non loin de la maison du volcan, on avait érigé une grande statue, la vingtaine de marches qui y menaient étaient couvertes de fleurs et d’ex-voto. De son piédestal le saint veillait sur l’île.  Cette fois je voulais savoir qui était ce jeune homme vêtu de l’uniforme des légionnaires romains. De plus j’étais intriguée par le nom étrange qu’il portait.


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