• Depuis le tremblement de terre qui a ravagé l’île je n’ai plus le cœur à conter mes aventures haïtiennes. Les nouvelles qui me parviennent ne sont guère réjouissantes. On dirait que rien n’avance. Pourtant le travail de fourmi se poursuit tant bien que mal.

    route vers Jacmel Mais revenons en 1978, c’était en avril, pour la première fois les cousins germains foulaient la terre de leurs ancêtres. Nous nous rendions à Jacmel par la route. Je n’avais pas encore ma voiture. Toto s’empressa de trouver un taptap pas trop déglingué pour le voyage. Nous étions serrés comme des harengs, j’étais assise en partie sur le moteur. Pas d’horaire de départ…ce dernier se fit lorsque plus personne ne put monter à bord. Aux portes, restées ouvertes, on avait fixé des échelles auxquels les derniers arrivants s’accrochèrent. La route qui franchissait la montagne était quasiment neuve. Construite par la France elle s’appelait route de l’amitié franco-haïtienne comme l’indiquait un panneau à son entrée. Avant sa construction, et selon les dires, de certains il fallait bien huit jours pour rejoindre Jacmel depuis Port au Prince.


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  • http://bananapatchstudio.com/images/photos/dc_o_hibiscus.jpgC'était à mon retour de France peu avant Pâques. Dans mon bagage à main, le superbe gâteau préparé par une amie à l'occasion des fêtes de Pâques. Le Lamala, comme on le nomme chez nous, a la forme d'un agneau, il porte à son cou un joli ruban rouge. Il est emballé dans du papier alu et malgré les péripéties du vol, il est entier. Il faut dire que la fin du parcours a été plus qu'épique, je ne sais plus comment je me suis retrouvée dans un vieux coucou qui, depuis la Guadeloupe, a fait des sauts de puces jusqu'en Haïti. Ma valise est la seule qui soit en dur, sur le tapis roulant des cartons défoncés libèrent leurs contenus plus que bizarres : poissons, bouteilles brisées, téléviseurs cassés, vêtements, etc. Lorsque le douanier trouve mon agneau pascal c'est la panique. Il appelle ses confrères à la rescousse :  "vini  ouai sa m'ap touvé". Il veut briser le gâteau persuadé qu'il contient un revolver. Je finis par l'en dissuader en lui disant : « Dans mon pays la coutume veut qu'à Pâques, le mari coupe le gâteau devant sa femme, qui ainsi lui sera fidèle durant toute l'année. » C'est tout juste si ces messieurs ne m'ont pas accompagnée à la kay (maison) pour assister à la scène. 


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  • piscine de l'hôtel splendid  Malgré tout j’ai rejoint mon homme. Comme j’avais du mal pour m’habituer à la grosse chaleur j’allais tous les jours au bord de la piscine de l’Hôtel Splendid. Cet établissement appartenait à des amis chers et je m’y trouvais bien. C’était là que descendaient tous les "envoyés" de mission avant de trouver de quoi se loger ou d’intégrer le logement mis à leur disposition : consuls, coopérants, etc. Il m’arrivait, évidemment, de parler avec eux lorsqu’ils se détendaient au bord du bassin. C’est ainsi, qu’un jour, j’ai fait la connaissance d’un professeur de nationalité française. Ce cher homme était agrégé de lettres, il était dans l’île depuis plus d’un mois et cherchait désespérément une maison pour loger sa famille qui devait le rejoindre avant la rentrée scolaire. Bien qu’il n’avait jamais enseigné en maternelle, il avait postulé pour le poste proposé par l’éducation nationale. Il s’était imaginé que, sous le soleil des tropiques, la vie serait agréable et peu chère vu le revenu moyen d’un Haïtien. Il était loin de la réalité. Les loyers pour les étrangers étaient très chers. Finalement il est retourné en France sans remplir sa mission. Il n’a jamais été remplacé.


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  • flamboyant Mon époux est retourné en Haïti en 1975. Sa mère, qui craignait qu’il disparaisse comme son époux avait disparu, refusait qu’il revienne avant. Jamais belle maman avait parlé de l’état de dénouement dans lequel elle se trouvait. Elle aurait pu vivre dans l’opulence avec les revenus des métairies, les loyers perçus pour les locations diverse etc. Elle avait plus de 120 filleuls qui vivaient de ses largesses. Elle jetait l’argent par la fenêtre de sa chambre pour les mendiants qui la sollicitait. Il était temps que quelqu’un prennent les choses en mains. A la même époque, dans le cadre de la coopération franco-haïtienne, l’éducation nationale cherchait un professeur pour instruire les élèves de l’école normale, section école maternelle, de Port au Prince. Voulant rejoindre mon époux j’ai donc postulée pour ce poste. Il m’a été refusé sous prétexte que j’étais une femme, qu’en Haïti je serai forcée de laisser mon salaire pour nourrir toute la famille. C’est ce que la France pensait des Haïtiens. Pas joli, joli à mon avis. J’avais pourtant bien précisé que mon salaire resterait en France, mon époux pouvant, plus que largement, subvenir à mes besoins.

    Je vous conterai la suite demain…


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  • Carnaval à Jacmel  
    Carnaval à Port au Prince














    Avant le séisme de janvier, malgré la pauvreté qui règne sur Haïti, les Haïtiens ne manquaient pas de fêter le roi carnaval. Les festivités commençaient à Jacmel suivies par celles de Port au Prince.


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