• L'explosion démographique, la politique, ont amorcé le déclin du pays et ceci dès 1980. Phénomène remarquablement illustré par cette vidéo tournée en septembre 2007.

    Auparavant l'île était un paradis pour les touristes avec de luxueux hôtels. Certains, comme l'El Rancho disposaient d'une Rolls-Royce pour chercher les clients à l'aéroport. D'autres, comme la Résidence Leclerc, avaient une piscine pour environ six chambres, parfois moins. Je me souviens d'une année, on était sans eau ni électricité depuis quinze jours en ville, alors que toutes les piscines de la résidence étaient pleines et éclairées.
    En bord de mer, l'hôtel Taïno, qui appartenait à des Suisses, était composé d'une suite de bungalows semblables à des chalets.

    votre commentaire
  • Sur l’île d’Haïti qui fut jadis la Perle des Antilles, il est des constructions de tous styles et de tous genres. Les habitations varient selon la fortune des occupants, le lieu et la date de la construction. Les plus belles datent de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Elles sont souvent de style "Gingerbread" c’est à dire de style  "Pain d’épices". Je suis bien décidée à les dénicher au contours des routes et des chemins de Port au Prince. À les mettre sur pellicules pour montrer que la capitale n’est pas seulement un énorme bidonville comme le prétendent certaines personnes. Ma tâche n’est pas facile, car certaines maisons ne sont plus entretenues, les unes cachées derrière de hautes grilles ou la végétation, d’autres ont les blessures dues aux cyclones. J’ai constaté durant mes années dans l’île, le lent délabrement du célèbre hôtel Oloffson où a séjourné Graham Green.

    Les "kay" (maisons) sont très différentes à la campagne. Bien que modestes, elles sont toujours propres et entretenues. Ce sont les "kaytòl"  (maisons en tôle) ou les "kaypay" (maisons en palmes), elles sont souvent tapissées de papier journal pour les rendre étanches au vent et à la pluie. Quelques unes ont des murs, ce sont les "kay an mi" avec un toit en palmes ou en tôle. Ce sont les "kiltivatè" (fermiers) aisés qui occupent ces maisons. Ces lieux de vie sont fragiles face à la nature qui se déchaîne. D’autre part, l’unique source de chaleur pour faire la cuisine est le feu de charbon de bois. Ce même feu qui illumine la nuit, car pas d’électricité non plus. On achète le charbon de bois, mais personne songe à reboiser. La belle forêt de jadis a disparu pour laisser place à des mornes dénudés dont la terre dévale les pentes à chaque forte pluie. Chaque cyclone est une catastrophe nationale.


    votre commentaire
  • En ville, la vie est rythmée par la quête de l’eau, cette denrée précieuse sans laquelle on ne saurait vivre. Elle est distribuée au bon vouloir des autorités, pompée du réservoir vers les bidons de tôles fixés sur le toit de la maison. Cela fonctionne à l’électricité, donc, quand il n’y a pas de courant, il n’y a pas d’eau. Les coupures sont nombreuses. Les "pauvres" du quartier viennent prendre l’eau jusque dans notre cuisine, voire au robinet du jardin quand il est alimenté. J’ai appris ceci à mes dépens. Je rentrais de la plage, pas d’eau au robinet de la salle de bain. Une foule nombreuse en train de faire la queue dans la cuisine pour remplir des bidons. C’est nous qui payons, mais il faut faire la queue comme tous les resquilleurs. A partir de ce jour j’ai rempli deux jerricanes que j'ai mis sous clé, dans ma salle de bain. Le confort en ville est tout relatif.
    En bord de mer on peut se laver dans l’océan hi hi…

      



    Depuis 1860, par décret, le catholicisme est religion d’État. Mais depuis toujours le vaudou sévit dans l’île, religion ancestrale, ayant ses origines en Afrique. Hélas cette pratique, est polluée par la magie d’inspiration française, arrivée avec les esclaves blancs des 36 mois…Une ambiance bien spéciale plane sur Haïti, où chacun, quelque soit la couche sociale, vit à l’ombre de cette nébuleuse tentaculaire.
    Les histoires de fantômes, de sortilèges, de loas, de bizangos hantent les nuits…

    Lentement et sûrement je peux prendre mon entourage en photo. Les gens ont compris que, je ne prenais pas leur âme, voire que je distribuais les images prises à ceux qui les désiraient. Tant et si bien que certains jours je suis la photographe attitrée du quartier. Les enfants se pressent pour avoir leur portrait…

    N’est-elle pas mignonne cette petite fille :  ti moun en créole !!!

    votre commentaire
  • Je ne sais trop par où commencer, pour vous parler d’Haïti. Je pense que le mieux est de vous livrer des extraits du journal écrit durant mon séjour. Ma condition d’épouse ne me permettant pas de travailler je mettais sur papier les événements de la journée. Belle-maman disait : « Vous pouvez montrer comment faire, mais pas prendre le travail des gens de la cour » ( lieu derrière la maison où je n’avais pas le droit d’aller, c’est là que vivaient les employés. Encore qu’employés n’est pas le mot exact. Ce sont les gens logés, nourris, pris entièrement en charge par le maître de maison, pour tout, absolument tout, en échange de menus travaux).  Elevée au XXème siècle je me retrouvais en plein Moyen Âge. Vivre en tant qu’Haïtienne d’adoption c’est loin de la vie de touriste…rien à voir. Mais quelle expérience !


     

     

    Durant trois ans je n’ai pas pu sortir sans être accompagnée soit par le chauffeur de belle maman ou la cousine éloignée qui me servait de chaperon. A force de patience, de diplomatie, et surtout grâce au soutien de mon mari, j’ai fini par retrouver le XXème siècle. Mon époux me fait cadeau d’une voiture. Pas neuve, mais grâce à elle me voilà libre de mes déplacements. De plus j’ai acquis l’estime de tous les habitants de la cour qui se font une joie de m’apprendre le créole et me livrent les secrets de leurs coutumes. Je lis beaucoup, je vais à la plage pour ne pas souffrir de la chaleur, je fais des photos, je sers de chauffeur lors des visites sur les habitations (plantations haïtiennes) ou les voyages au Cap Haïtien, 260 km de route encombrée par les piétons, les vélos, les tap-tap, les poules, les chèvres, etc. Une aventure !


    votre commentaire
  • Je veux bien vous parler d'Haïti où j'ai vécu neuf ans. Mais avant il faut que vous sachiez que, comprendre ce pays c'est laisser derrière vous les idées inculquées par notre société européenne. C'est un pays merveilleux, la langue officielle est le Français mais la langue vernaculaire le créole. Celui qui ne parle pas le créole ne peut pas sonder l'âme des habitants dont les coutumes sont celles de la tradition ancestrale. Rien en cette île suit « la mode de chez nous ». Connaissez-vous le roman de Graham Green intitulé « Les comédiens » ? C'est ainsi qu'il nomme les Haïtiens. Si vous laissez derrière vous votre esprit étriqué  je vous emmène en balade sur l'île d'Hispanola découverte par Christophe Colomb, île, qui par la suite, sera partagée en deux : la République Dominicaine et Haïti.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique