• Comme je le disais dans mon quatrième article sur Haïti, il existe de très belles maisons à Port au Prince. En 1974, une artiste américaine qui signait ses oeuvres Anghelen, les a dessinées. Dix années plus tard je me suis intéressée à ces constructions pour les photographier. J’ai parcouru, tant bien que mal les rues de la ville à la recherche de ces bâtisses plus on moins entretenues. Aujourd’hui je vous montre la « Villa Miramar » au 2 Rue 4 à Port au Prince telle qu’elle était en 1984.

    Villa Miramar en 1984En 1974 Anghelen écrivait : Dominant la zone résidentielle de Pacot cette maison à 4 étages en forme de tour qui est la sœur jumelle d’une autre située à Paris, fut construite en 1914 par Eugène Gauthier. Aujourd’hui encore avec ses gracieux balcons et ses grillages savamment détaillées elle se surplombe avec majesté.

    Je viens de lire dans mes commentaires celui mis par B. J. Bruno qui a passé toute son adolescence dans cette maison. Il dit que cette maison a été construite par sa famille arrivée en Haïti vers 1900 et qu'elle est la copie d'un hôtel particulier ayant existé à Deauville, pas à Paris comme l'a écrit Anghelen. Merci pour ces précisions.

     


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  • Comme je le disais dans mon article 4 sur Haïti, il existe de très belles maisons de style Gingerbread (pain d’épices) à Port au Prince. En 1974, une artiste américaine qui signait ses oeuvres Anghelen, les a dessinées. Dix années plus tard je me suis intéressée à ces constructions pour les photographier. J’ai parcouru, tant bien que mal, les rues de la ville à la recherche de ces bâtisses plus on moins entretenues. 
    « Le Grand Hôtel Oloffson » 59 Avenue Christophe Port au Prince tel qu’il était en 1984.

     











    En 1974 Anghelen écrivait : 1887 l’architecte français Brunet réalisa pour le compte de M. Demosthese Sam, cette œuvre magistrale qui représente la quintessence de l’architecture «  Gingerbread » haïtienne. En 1936, après avoir servi d’hôpital aux forces d’occupation américaine, on en fit un hôtel. Le grand Hôtel Oloffson, éminent établissement hôtelier, unique en son genre dans les Caraîbes est réputé pour sa cuisine et l’ambiance entretenue par Al et Sue Seitz depuis 1959.





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  •   Extrait de mon journal du Jeudi 24 juillet 1980 suite.

     

    17h15 Ensuite je me fais traiter de ça ion gros blanc par les indigènes qui passent sur la plage. J’ai beau savoir que cela veut dire c’est un(e) riche étranger(ère), ça me fait mal car je suis loin d’être une maigrichonne. Tout ce monde qui passe c’est inhabituel et bizarre. On me réclame les lunettes, il ne manquerait plus que je me les fasse voler, moi qui suis myope, et dont le seul réel plaisir en ces lieux est d’admirer le paysage.

    17h45 Un grand oiseau noir plane dans le ciel. Je l’avais déjà aperçu hier évoluant au large, mais cette fois il passe juste au-dessus et je peux voir la finesse de ses ailes et la grâce avec laquelle il se laisse porter par le vent qui l’emporte au-delà du morne qui avance dans la mer. Ce bel oiseau, que les indigènes nomment hirondelle, me laisse rêveuse…
    18h « Bonsoir madame ! » je sursaute à tel point que la pauvre Elvire est toute remuée. Il est vrai que son salut m’a surprise en pleine pensées. Je ne m’attendais pas à la voir en ces lieux à cette heure. Heureusement que je fume et que j’ai un briquet sinon nous nous passerions de souper, à moins d’avoir recours aux silex voire à la méthode boy scout. Elvire se hasardait sur la plage dans l’espoir d’y trouver du feu.


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  • Extrait de mon journal du Jeudi 24 juillet 1980.

    Ah ! quelle journée. Tout d’abord, mon époux qui a décidé de pimenter mon récit, débute la journée en me taquinant. Il est vrai que je l’ai réveillé à 5h croyant qu’il était 6h. Mais ce n’est pas une raison de me parler de si bonne heure, de Hugues, un vieux copain de 17 ans. - « Ma chérie, c’est là, la seule manière de passer à la postérité pour ton prétendant, si jamais tu publiais ton journal. » Sacré mari, si tu savais combien innocente était l’affection qui liait un actionnaire de la Medimex et une ancienne Carabin !

    14h à 15h. J’ai fait quelques courses en ville, ainsi que le plein d’essence, car demain je conduirai mon époux à Port au Prince où il fera passer des examens aux élèves ingénieurs. J’en ai profité pour aller faire un tour près de la cité lacustre du Cap Haïtien. Le soleil tape dur, 50° à 60° au soleil selon Jean-Claude, l’époux de Cathy, la propriétaire de l’hôtel Cormier. Cette chaleur accentue la puanteur de la cité où les indigènes grouillent et s’affairent. En face, près du port, de nombreuses marchandes ont installé leur maigre étal. Comme tous les jeudis du mois, le paquebot La Bohême, arrivé vers 11h30 a déversé un flot de touristes dans la ville et chacun essaye de « mettre du beurre dans son plat », comme on dit ici.

    17h15. L’océan est agité, la digue disparaît sous les vagues et le mur de la pagode que l’on bâtit sur la plage, vient de s’écrouler. La mer n’a jamais été aussi haute et aussi près du mur d’enceinte de la propriété. Il va falloir que je rentre par la bananeraie car la plage a disparu sous l’eau. Les quelques touristes sont partis, je reste seule avec le chant du ressac et du vent dans les feuilles des poiriers pays.


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  • Extrait de mon journal du mercredi 23 juillet 1980 :

    16h45 : Les trois touristes sud-américains s’en vont. Les trois pique-niqueuses canadiennes sont toujours en face et me tournent le dos. Un gros bouc, le seul du coin, passe. Dieu ! qu’il sent mauvais. Monsieur va rejoindre ces dames à 2 km, près des bombardes laissées par l’armée de Leclerc. J’ai remarqué que c’est là que se rassemblent les chèvres du voisinage. Les porcs, par contre, ont leur bauge près de l’unique puits, au début de la piste qui mène du Cap à ici. Tous ces animaux sont en liberté et se nourrissent de ce qu’ils trouvent le long de la piste, sur la plage ou sur les pentes du morne. Les porcs ressemblent aux pécaris tant ils sont petits, noirs et maigres.

    18h : Il se fait tard. Le soleil va bientôt se coucher. Je pars sur la piste à la rencontre de mon mari qui devrait arriver avant la nuit. Je croise Elvire qui vient pour préparer le souper. Elle sait que je mets par écrit mes impressions de la journée. Elle me demande donc, si j’ai marqué dans le grand cahier, qu’elle avait peur des zombis. Une façon comme une autre pour mener la conversation sur la magie. Comme je n’ai guère envie d’engager le débat, j’accepte de croire en tout ce qu’elle me dit. Elle est ravie de me savoir au courant, et on n’en parle plus. Du moins ce soir là…


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