• Que se passe-t-il dans le sapin ?

     Boum, paf, patatras, et la boule vola en éclats. « Allons les enfants, ne jouez pas si près du sapin. Si toutes les boules sont ainsi cassées, notre sapin aura piteuse allure le soir de Noël ! » - « C'est pas nous ! On n'a rien fait ! », dirent en chœur les enfants. Et, intrigués, ils s'approchèrent. Pourquoi cette boule était-elle tombée toute seule ? Il leur fallait éclaircir le mystère. Alors, trois paires d'yeux menèrent l'enquête. Les branches, bien sages, ne faisaient pas de facéties, aucune ne gigotait. Elles ne chatouillaient pas ces boules lumineuses aux couleurs multiples. Toutes les décorations se tenaient immobiles. Alors, mystère. « Oh ! Regardez ce lutin », dit l'aîné. Les paires d'yeux ne voyaient rien. « Mais, là. Il est tout habillé de rouge ».

     En effet, en observant bien on découvrait un minuscule bonhomme. Bien plus fluet qu'une boule de décoration. Vêtu, chaussé, coiffé de rouge, il avait fier allure. Et il s'amusait comme un petit fou. « Oh, il rit tout seul ! », dit l'un. « Comme il est agile ! », dit l'autre. « Maman, viens voir, il y a un bébé rouge dans l'arbre », dit le plus jeune.

     Et tous contemplèrent ce petit personnage clandestin, qui, tellement occuper à se mirer, n'entendait rien et ne voyait rien d'autre qu'un autre petit lutin apparaître comme par magie juste devant ses pas. c'est pour cela qu'il riait tout seul. Comme c'était joli, comme c'était féerique ! A chaque cabriole, à chaque pas apparaissait une image. Mais, le sait-il, cette image, c'était la sienne. Ce petit univers sur lequel il marchait si souplement était un miroir, le miroir de sa vie. Il paraissait heureux de s'y mirer, sa vie lui semblait belle et bonne, simple et douce. Les enfants éblouis comprirent cette sage leçon. Et que devint notre lutin? Petit esprit follet, d'une boule rouge, il sautait prestement sur une bleue, une verte, une violette. Parfois un saut un peu trop appuyé faisait choir la boule alors qu'il se rattrapait aux branches. Et alors, Boum, paf, patatras et une boule volait en éclats.


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  • Voilà comment les Indiens Haïdas qui vivent sur les côtes du Pacifique de l’Alaska du sud-ouest et du Canada, expliquent leur origine.

    Cela se passait il y a très, très longtemps, à l’époque où la terre, “notre mère”, était un véritable paradis. La nature était florissante et les animaux au meilleur de leur forme. Ces derniers s’entendaient à merveille. Jamais il n’y avait de querelle ou de lutte pour survivre. En ce temps là, “notre père”, le grand corbeau revenait d’un long voyage. Il était fatigué et cherchait un endroit pour se reposer. Il planait dans le ciel où miroitaient les étoiles. “Notre sœur”, la lune, éclairait le sable de la plage de sa lueur argentée. Attiré par un reflet brillant, le corbeau se posa sur le rivage à l’endroit même où il avait remarqué le trait de lumière. Il allait s’endormir lorsqu’il sentit bouger sous ses pattes.





    L’oiseau intrigué creusa le sol avec son bec. Il permit ainsi au grand coquillage, sur lequel il était posé, de sortir du sable. Mais son travail ne s’arrêta pas là. En effet, le fruit de mer frémissait et émettait des sons que jamais le corbeau n’avait entendus. Avec son bec, il tenta de séparer les deux valves de la grande coquille. Il réussit finalement à ouvrir le coquillage d’où sortirent les premiers êtres humains, c’est à dire nos ancêtres.

    Légende Haïda (Alaska – Canada)

    Attrape rêves


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  • Blotti au pied des ruines du château du Hohlandsbourg, Wintzenheim est un charmant village de vignerons. Aujourd’hui, la petite cité qui fut gîte d’étape à l’époque romaine, a beaucoup grandi. Mais ses habitants se souviennent toujours des légendes que racontaient les anciens. Dans ces récits il est souvent question de la Dame Blanche qui hante la forêt domaniale. Bizarrement, on la voyait le plus souvent aux alentours des ruines du Plixbourg. Autrefois les jeunes gens téméraires passaient la nuit à la croisée des chemins dans l’espoir d’apercevoir le fantôme de la Demoiselle de Ferrette. Le plus souvent ils ne voyaient rien, mais aucun garçon ne revenait de son escapade sans souvenirs intenses. A qui de dire:

    - « Je n’ai pas vu le fantôme, mais j’ai senti sa présence.»
    - « J’ai vu une lueur blanche qui glissait sur le sentier.»
    - « Je n’ai rien vu, mais quelque chose m’a repoussé alors que je m’engageais sur le chemin menant au château.» Un ami de ma mère prétend avoir reçu une gifle alors qu’il se trouvait dans le bois et aurait crié dans la nuit:
    - « Montre-toi si tu es là.» Certes il n’a vu personne, mais depuis lors il est bien persuadé de l’existence de la Dame Blanche. Mais que fait donc cette belle dame dans la forêt? Certains prétendent qu’elle protège les voyageurs afin qu’ils ne se fassent pas dépouiller par son époux, le seigneur brigand du
    Plixbourg. D’autres pensent qu’elle est toujours à la recherche de son très jeune enfant qui fut enlevé par un rapace alors qu’il sommeillait dans les jardins du château. Si jamais, vous vous aventurez, de nuit, dans la forêt au-dessus de Wintzenheim, prenez garde au moindre frémissement. Alors du fond du cœur posez-vous la question: Est-ce le vent qui souffle ou la Dame Blanche qui passe?


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  •  Les Haïtiens raffolent de légendes concernant la végétation. Souvent ces histoires qui racontent les origines des plantes se ressemblent.

     

    Il y a très longtemps alors que la famine sévissait dans l’île, un père, accompagné de ses trois enfants, partit à la recherche de nourriture. La mère qui s’était trop privée était morte depuis peu. La fille et les deux garçons étaient très faibles, aussi le père les laissa dans une case construite à la hâte. C’est donc seul qu’il continua son périple en quête de quelques aliments. Il resta absent durant trois jours. Il revint après avoir trouvé des bananes. Hélas c’était trop tard pour sauver les siens. Tous ses enfants étaient morts. Les corps sans vie gisaient sur le sol de la case. D’étranges pousses vertes sortaient des crânes. Le père, malgré son chagrin, enterra les cadavres en prenant bien soin de ne pas abîmer les jeunes plantes. Très vite celles-ci grandirent donnant naissance à un nouvel arbre aux fruits durs et ronds comme des crânes : les noix de coco. Le cocotier était né.

    Les noix de coco sont une source de nourriture. Leur chair blanche se mange, de plus, elles désaltèrent grâce à l’eau qu’elles contiennent.

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  • Ma chère maman, née en 1917, se souvient de l’époque de sa scolarité. Elle vivait à Wintzenheim et fréquentait l’école des filles du village. Celle-ci était tenue par des religieuses de la congrégation des sœurs de Ribeauvillé. Maman prénommée Thérèse, avait comme voisine de classe la fille de la ferme Saint-Gilles, ferme située au pied de la ruine du Plixbourg. Certains jours, la petite Thérèse et sa copine Mathilde subissaient les foudres de sœur Ernestine. En effet, ces jours-là, les deux fillettes perturbaient la discipline. L’une s’endormait durant le cours et l’autre, jouant des coudes, tentait soit de réveiller son amie, soit de lui poser la question habituelle: “Sont-ils revenus?” Si Mathilde était fatiguée, c’est qu’elle n’avait guère dormi. Et de bien entendu “ils étaient revenus.”

    Dévalant la pente qui mène à l’entrée de la vallée de Munster, les hommes du seigneur réitéraient leurs méfaits. Ce faisant, ils passaient sur la ferme et Mathilde était réveillée par le bruit des sabots qui martelaient le toit de la maison. Certes elle ne voyait rien, mais elle pouvait entendre le son des armes qui s’entrechoquaient et bien d’autres sonorités semblables à des coups de tonnerre. Ces nuits-là, il ne pleuvait pas, et Mathilde, se blottissant au fond de son lit, attendait que l’armée fantôme retourne dans ses quartiers.

    Au Moyen Age le propriétaire du Plixbourg était un seigneur brigand. Il avait l’habitude de rançonner les voyageurs qui se rendaient dans la vallée. La ferme où vivait Mathilde était construite sur l’ancien passage qu‘empruntaient les mercenaires et leur chef. L’épouse du seigneur était originaire de Ferrette et très pieuse. Elle avait prié, sa vie durant, pour le salut de son époux. Ses prières n’auraient-elles point suffi pour sauver son mari ? Toujours est-il que dans son enfance, Mathilde entendit des bruits inexplicables. Lorsque cela arrivait, elle en parlait à sa voisine de classe, ce qui énervait beaucoup sœur Ernestine qui ne voulait pas entendre parler de fantômes.


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