• Aventure en Alaska : rencontre avec les loups 1/10


    Dimanche, 10 juillet 1967, l'avion décolle d'Anchorage avec à son bord des chasseurs, des pêcheurs, des bûcherons et divers gaillards aux larges épaules. Marie, la mère du propriétaire de la ligne aérienne, et Marylou, une jeune fille française, sont les seules femmes à bord. Marylou, c'est moi, et croyez-moi je ne me doute pas de ce qui m'attend. La veille, Marie était venue voir ma tante Jeanne, pour lui dire: «Demain j'emmène ta nièce dans notre camp d'été.» Arrivée depuis le premier du mois, je ne connaissais rien de l'Alaska, si ce ne sont les rues toutes droites parallèles ou perpendiculaires de la grande cité, dont la plus ancienne maison date de 1913. Depuis le poste de pilotage le pilote me parle:

     

    «Marylou, regardez à droite par le hublot, vous apercevrez le volcan Iliamana.» La montagne haute de 10 116 pieds (3 085 mètres) est couverte de neige. Le spectacle est magnifique. Je me sens rougir, car, au fur et à mesure que le commandant m'adresse la parole, toutes les têtes se tournent vers moi. Les passagers habituels se demandent sans doute, mais qui donc est cette jeune fille habillée élégamment ? Ils portent tous des pantalons et des bottes. Je suis la seule en robe et chaussures à talons. Même Marie, mamie de plus de 70 ans, arbore une tenue sportive. La coquine, elle s'est bien gardée de me dire comment me vêtir. Au fait, ils se sont tous ligués pour me bizuter. Tel est l'usage pour être accepté dans la grande famille des Alaskans.

     

    L'avion vole vers le sud-ouest, survolant lacs et forêts. Il atterrit finalement sur une piste rudimentaire. On est à Naknek. Je cherche la ville du regard, mais à part quelques baraques, il n'y a rien. Nous sommes sur une base militaire perdue en pleine brousse. Nos compagnons de vol disparaissent dans la nature, soit au volant d'un camion, soit à pied. Marie me prie de la suivre. Nous montons dans une Jeep conduite par un jeune homme. Il roule durant une vingtaine de minutes qui me paraissent une éternité. Point de route, ni de piste, aucune trace qui laisserait deviner un quelconque chemin.
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